RSE et sécurité, vous ne voyez pas directement le lien ? Et pourtant…

Ces deux sujets souvent cloisonnés et séparés mais forment pourtant bien un ensemble. La sécurité a pour grand objectif de tendre vers un 0 accident, 0 maladie professionnelle, en y intégrant selon les visions une partie bien-être au travail. La RSE est un dézoom du sujet de la sécurité qui intègre bien d’autres thématiques. Souvent orienté environnement, elle est aussi tournée vers les sujets sécurités et plus largement QVCT (qualité de vie et condition de travail).

Selon une étude de Qualisocial de 2023, 88% des Français considèrent la QVCT comme une priorité ou une nécessité importante. Dans le même temps, 30% des personnes interrogées dans l’étude IFOP 2024 trouve que son entreprise n’agit pas suffisamment sur les enjeux RSE et pour 32%, seulement certains enjeux RSE sont traités.

Comme nous venons de le voir, une grande part des actifs ont une attente vis-à-vis de leur entreprise sur les sujets RSE. Cette attente est orientée sur les différents piliers, que ça soit l’environnement et l’écologie, la transparence, l’éthique, mais aussi sur les sujets qualités de vie au travail et sécurité. La RSE est composé de 3 piliers ou 7 thématiques/questions, dont la sécurité.

La sécurité est d’ailleurs le pilier sur lequel les entreprises ont le plus d’avance. En effet, le début de la réglementation liée à la sécurité est présente depuis plus d’un siècle et son niveau actuel depuis la fin du XXème siècle, début XXIème (travail-emploi.gouv).

Au-delà de l’aspect réglementaire, les entreprises sont poussées par la société à progresser. Les salariés souhaitent travailler dans une entreprise avec peu d’accident ou de maladie professionnelle. Les médias sont épluchés afin de postuler au bon endroit.

Lorsque vous réalisez des actions liées à la sécurité tels que : votre évaluation des risques, la préoccupation du bien-être de vos salariés, votre veille réglementaire, etc. Vous réalisez déjà des actions RSE.

Quelle est la différence entre HSE et RSE ?

HSE est le titre donné à la partie Hygiène sécurité et environnement. L’objectif de ce service est de s’assurer que les aspects réglementaires sont conformes et d’éviter des accidents, incidents dans l’entreprise.

La RSE, responsabilité sociétale des entreprises est composée de 7 questions/ thématiques ou en 3 piliers (selon la vision choisie), dans lesquels nous retrouvons la sécurité et l’HSE. C’est une démarche volontaire visant à mettre en place une démarche globale durable sur le long terme.

Dans la RSE, il est demandé d’atteindre dans un premier temps une conformité réglementaire, puis d’aller plus loin pour certains sujets représentants les valeurs de l’entreprise. Donc, à priori, toutes les entreprises font déjà de la RSE. Il vous suffit de continuer votre stratégie sécurité en adoptant un angle sur les fondamentaux que vous souhaitez incarner.

Qu’est-ce que cela apporte à mon entreprise de faire de la RSE avec la sécurité ?

Vous pourrez valoriser ces actions. Comme nous l’avons vu dans la première partie, il y a de fortes attentes que ce soit de la part des salariés ou des consommateurs/ clients. Mettre en avant des actions RSE vous permettra de sortir du lot sans pour autant engendrer des surcoûts.

De plus, vous avez déjà réalisé la plus grande partie du travail, pour vous approcher ou vous mettre en conformité réglementaire. Il suffira juste de choisir les sujets que vous souhaitez approfondir. Cela sera un gain pour l’entreprise qui a de grande chance de :

• Limiter encore plus les accidents, maladies professionnelles
• Attirer des nouveaux talents
• Garder ses salariés
• Gagner de nouveaux marchés
• Diminuer votre taux de cotisation

Afin de casser les cloisons souvent présentes entre la sécurité et la RSE, je vous propose de mettre en place ces actions :

• Créer un groupe projet RSE avec des membres du pôle sécurité : Bien souvent, les 2 sujets sont séparés créant ainsi une incohérence sur les actions.

Cas client : Lors d’une formation RSE, le groupe projet est composé de personnes sensibles au sujet et de quelques membres de la direction. Ils étaient engagés et souhaitaient progresser rapidement sur les sujets RSE. Mais peu connaissaient le DUER, le PAPRIPACT et le plan d’action rédigé par le groupe RSE ne se focalisaient pas sur les actions prioritaires identifiées dans le PAPRIPACT, voir pour certaines étaient contradictoires. Cela a créé quelques tensions qui ont pu être réglées en ajoutant un nouveau membre au projet RSE.

• Avoir des temps d’échange régulier sur le plan d’action RSE avec les sujets sécurité : Le temps passe vite pour tout le monde. Afin de vous assurer que le plan d’action RSE/ sécurité avance, il est important de déterminer une fréquence de réunion. Par expérience, une rencontre trimestrielle permet de garder en tête les actions et de pouvoir commencer à mettre des choses en place entre 2 réunions. Cette fréquence dépendra de votre entreprise.
• Identifier les valeurs/ fondamentaux que vous souhaitez mettre en avant dans la RSE : souhaitez-vous accès la sécurité sur la formation sécurité, le partage et l’échange, les risques psychosociaux, la veille réglementaire, etc. ? Une fois le réglementaire réalisé, il y a 1000 sujets pouvant être approfondis. Quels sujets seront les vôtres ? Ce choix n’est pas anodin, il est important qu’ils correspondent à votre raison d’être.
• Faire un état des lieux sécurité par rapport aux attentes de la RSE : il y a un écart entre la réglementation et les demandes des certifications RSE. Si vous souhaitez vous faire certifier ou atteindre un certain niveau, l’état des lieux est important. Le risque est de partir dans toutes les directions sans réellement avancer sur quelque chose.
• Inscrire la sécurité dans la matrice de matérialité: La matrice de matérialité permet de déterminer les sujets qui sont importants pour vous avec votre performance et les sujets qui sont importants pour vos parties prenantes. En précisant les points sécurité dans votre matrice, vous pourrez en apprendre plus sur vos partenaires et affiner votre plan d’action.

• Identifier les indicateurs RSE lié à la sécurité : trouver les quelques indicateurs pertinents pour la RSE. Il faut être vigilant de ne pas créer des nouveaux indicateurs et de démultiplier le travail d’analyse. Si vous avez déjà des indicateurs sécurité, vous pouvez les réutiliser pour votre analyse RSE.

Intégrer la RSE à sa stratégie sécurité, ce n’est pas révolutionner tout ce que vous faites déjà. C’est donner du sens, de la cohérence et de la visibilité à vos actions. C’est prendre un peu de recul pour voir comment vos démarches sécurité s’inscrivent dans un projet plus large, plus durable et aligné avec les attentes de vos équipes et de vos partenaires.

Vous avez déjà mis en place beaucoup d’actions. Il ne reste plus qu’à les valoriser, les structurer et les connecter à une vision plus globale, plus sociétale.

Et si finalement, la sécurité était l’un des piliers les plus concrets et les plus puissants de votre démarche RSE ?