Tout d’abord, un formateur prépare sa formation, il va se renseigner sur le secteur d’activité, le nombre de salariés, le nombre d’accidents de travail, maladie professionnelle, etc. Cela lui permet d’adapter son support et d’effectuer quelques recherches en amont, afin d’être sûr d’avoir la formation la plus pertinente pour vous.
Le jour J, il va compléter son analyse par les retours d’expérience des participants, les maux qu’ils ont ou ont eu, la description de leur travail, etc. Cela va permettre au formateur d’adapter les recommandations qui seront données lors de la partie terrain du Gestes et Postures.
Voici les éléments qu’un formateur recherche pour chaque salarié présent :
- Son activité – il fait quoi, pourquoi et comment
- Son environnement de travail (l’espace, le bruit, les ambiances thermiques, etc.)
- La fréquence de réalisation
- La charge transportée
- Le volume transporté
- La distance à parcourir
- La zone de prise/ pose
- L’utilisation d’outils, matériels
- Le nombre de personnes pour faire l’activité
En fonction de cela, il va pouvoir donner ses conseils. Le travailleur pourra ainsi mettre en pratique le principe de sécurité physique et d’économie d’effort, plus souvent appelé « Gestes et Postures ».
L’idée n’est pas de stigmatiser une posture, mais plutôt comprendre son impact sur le long terme. Prenons l’exemple de deux travailleurs :
Travailleur 1 : Doit porter 1 carton de 25 kg sur 10 mètres.
Travailleur 2 : Doit porter 1 ramette de feuille sur 5 mètres.
La réponse la plus logique serait de se concentrer sur le travailleur 1 car il porte plus lourd sur une plus longue distance. Si maintenant, je vous donne quelques informations supplémentaires :
Travailleur 1 : Porte ce carton 1 fois par an, le prend sur une palette au sol et le pose sur une palette à hauteur de bras.
Travailleur 2 : Déballe des cartons de ramettes de feuilles imprimées tous les jours. La palette est positionnée au sol. Il les pose sur des tables, cela dure 30 minutes à chaque fois.
L’impact de la même posture » du sol vers une table » ne sera pas la même entre le travailleur 1 et 2, même si le poids du 1 est plus lourd. En tant que formatrice, je montrerai les postures les moins impactantes pour le travailleur 1, en me formalisant moins s’il décide de ne pas les suivre par la suite. Par contre, je ferai en sorte que le travailleur 2 ait bien compris les enjeux et applique bien son « gestes et postures ». Évidemment, l’idéal serait que les deux travailleurs appliquent les conseils.
Lors de la formation, le formateur regardera également avec les stagiaires le cumul de toutes les activités. Il est rare qu’une personne n’est qu’une seule posture contraignante dans tout son travail. Même le travail administratif n’est pas épargné. Rester 7h par jour assis sur une chaise de travail est très contraignant pour le corps, à cela s’ajoute la récupération de dossier, l’archivage, la recherche de l’imprimante, etc. Une bonne analyse demande de regarder le travail dans son ensemble.
Revenons sur nos deux travailleurs, imaginons que le travailleur 1 et 2 sont une seule et même personne, cela change tout ! Même pour le travail effectué en 1 nécessitera de la vigilance. Donc il est nécessaire qu’une cartographie de toutes les activités impactantes soient réalisées en formation, permettant d’identifier le cumul de positions identiques, entraînant un ou plusieurs types de troubles.